L’origine du divertissement japonais
日本芸能発祥の地
Tsuchi Butai
Dans le plus ancien livre d'histoire du Japon, le Nihon Shoki, il est écrit que le prince Shōtoku, très influent à son époque, ordonna aux garçons d’apprendre le gigaku, théâtre comique originaire de Chine se jouant avec des masques.
Cet évènement mena à la fondation du « tsuchi butai » (théâtre de la terre), à la fois première salle de théâtre nationale et première école nationale de théâtre, ainsi qu'au développement des arts du spectacle au Japon. En l’honneur du passé, des concerts et autres manifestations culturelles sont aujourd'hui encore organisés ici.
Nōgaku

Le gigaku, transmis par le tsuchi butai, était joué devant les nobles et sous protection impériale.
Cependant, lorsqu'à la fin du VIIIe siècle il cessa d’être protégé par la cour impériale, les artistes se mirent à jouer devant des sanctuaires, des temples ou aux coins des rues.
Il se mélangea alors avec d'autres arts paysans et populaires, donnant naissance à une nouvelle forme propre au Japon.
Vers le milieu du XIVe siècle, quatre troupes surnommées les « Yamato Shiza » commencèrent à se tailler une réputation.
Parmi elles, on peut citer la troupe Tobiza, rattachée au sanctuaire Tanzan-jinja, qui constitue les racines de l’école de nōgaku actuelle Hōshō-ryū.
Dans le temple Munakata-jinja, on peut également voir un monument en pierre sur lequel est écrit « berceau de l’école Hōshō-ryū ». Mais une autre troupe, la troupe Yūzakiza, marqua l'histoire plus profondément encore : deux membres de cette troupe, Kan'ami et son fils Zeami, firent connaître un versant plus artistique du théâtre nōgaku.
En effet, Kan'ami implémenta la musique et la danse au théâtre comique préexistant, élevant ainsi le niveau artistique.
Quant à son fils Zeami, il créa une forme théâtrale tournant autour des morts, le « mugen nō ». Ce style spécifique au nōgaku, visant à raconter le monde du point de vue des défunts, se perpétue aujourd’hui encore.
Le théâtre nōgaku a été le premier patrimoine culturel immatériel du Japon à être enregistré par l’UNESCO en 2008.
Tanzan-nō
Dans l’enceinte du sanctuaire Tanzan-jinja, considéré comme le siège de Kan'ami et Zeami, les créateurs du nōgaku actuel, on honore chaque année au milieu du mois de mai le théâtre nōgaku.
Il est possible d'y découvrir un aperçu des temps anciens qui ont vu naître cette forme théâtrale unique.
Yūzaki, berceau de l’école Kanze-ryū
Menzuka (monument du lieu de naissance du style Kanze)
Selon la légende, un shōgun aurait adoré la danse de Kan'ami, durant laquelle celui-ci attrapait un masque tombé du ciel pour le placer sur son visage.
Kanami a vécu à Kawanishi-chō Yūzaki, et c'est là également qu'il a élevé le théâtre nōgaku au rang d’art.